Richard Aoki, né le 20 novembre 1938 à San Leandro (Californie), et mort le 15 mars 2009 à Berkeley (Californie).

Il est l’aîné de deux fils, nés de Shozo Aoki et de Toshiko Kaniye.

Ses grands-parents étaient Issei, c'est-à-dire des Américains japonais de première génération, et ses parents étaient des Nisei, c’est-à-dire des Américains japonais de deuxième génération.

Le jeune Richard passae les premières années de sa vie à Berkeley, mais son existence subi un changement majeur durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les forces aéronavales japonaises effectuent une attaque surprise sur la base navale américaine de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.

La xénophobie contre les Américains d’origine japonaise atteint alors des sommets sans précédent aux Etats-Unis.

Dans la société américaine en effet, les Issei et Nisei ne sont pas seulement tenus pour responsables de l’attaque préventive, mais sont également et généralement considérés comme des ennemis de l’Etat toujours fidèle au Japon.

Conséqemment, le président Franklin Roosevelt signe en 1942 le décret exécutif 9066.

L’ordre présidentel, exige que les personnes d’origine japonaise aux Etats-Unis, soient arrêtée et placée dans des camps d’internement.

Le jeune Richard, âgé de 4 ans, et sa famille, sont évacués vers le Tanforan Assembly Center à San Bruno, en Californie, puis vers un camp de concentration à Topaz, en Utah, où ils vivent sans plomberie ni chauffage intérieurs.

Après sa sortie du camp d’internement de Topaz, Richard s’installe avec son père, son frère et sa famille élargie à West Oakland, en Californie, dans un quartier diversifié ou habitaient de nombreux afro-américains.

 

 

 

 

 

L’engagement dans l’activisme radical :

 

 

Au cours des années 60 et 70 politiquement tumultueuses, Richard développe un engagement idéologique et militant directement en réponse au fait d’avoir été enfermé avec sa famille dans un camp d’internement sans autre raison que leur appartenance raciale.

Militant des droits civiques de la première heure, il est l’un des premiers membres des Black Panthers.

Richard, est d'ailleurs le seul membre non afro-américain du Black Panter Party, à occuper le poste de Field Marshall, et à disposer d'une position de leadership formel.

Bref, contrairement à ce qu’on pourait bien croire au premier abord, il y a beaucoup d’Asiatiques au Black Panther Party.

Il faut signaler, que Richard est un ami de longue date de Huey Newton et de Bobby Seale, les fondateurs du Black Panther Party.

Richard, est celui qui donna au Black Panthers une partie de leurs premières armes à feu, ainsi que l’entrainement à leur maniement.

L’activiste radical est connu comme un militant féroce, qui revendique ses capacités au combat de rue.

Antérieurement, il fut membre de plusieurs groupes radicaux, avant de se joindre et d’armer les Black Panthers.

 

 

 

 

 

Informateur du FBI :

 

 

 De gauche à droite : Richard Aoki, Charles Brown et Manuel Delgado, à UC Berkeley vers 1968. Front de libération du tiers monde.

 

 

 

A noter que, Richard, à l’insu de ses collègues activistes, sert d’informateur du renseignement du FBI !

Selon l’agent qui l’a recruté, il dépose des rapports sur un large éventail de groupes politiques disdidents de la région de San Francisco. 

Des archives du FBI qui sont publiée, révèlent que Richard, largement vénéré comme un héros radical dans la région de la baie de San Francisco dans les années 1960, est profondément impliqué en tant qu’informateur politique du FBI, informant sur ses collègues militants asiatiques et sur les dirigeants majeurs du Black Panther Party Huey Newton et Bobby Seale.

Allant au-delà d'archives du FBI précédemment divulguées, les documents montrent que tout en agissant en tant que leader militant, Richard a secrètement déposé plus de 500 rapports auprès du FBI entre 1961 et 1971 sur un large éventail d’activistes et de groupes politiques dans la région de la Baie. Bien qu’incomplets, les dossiers montrent que les agents du FBI considérent Richard comme un informateur précieux qui a un accès « de haut niveau » aux Black Panthers.

Le bureau lui attribue ainsi un « numéro de symbole de source confidentiel » pour protéger son identité – SF 2496-S ou parfois SF 2496-R – et prend des mesures de sécurité supplémentaires.

Un document, indique que la divulgation de son caractère d’informateur peut « avoir un effet négatif sur les intérêts de la défense nationale ».

Richard déclare publiquement qu’il a donné aux Black Panthers certaines de leurs premières armes, ce que Seale confirme dans son autobiographie.

Les Black Panthers portent ouvertement et légalement des armes obtenues de diverses sources lors de leurs « patrouilles communautaires » contre la brutalité policière.

Leur utilisation d'armes a fait connaître leur cause, mais a également conduit à une surveillance accrue des forces de l’ordre et à des fusillades mortelles avec la police .

Quoi qu'il en soit, les dossiers publiés, n’indiquent pas si le FBI était au courant du rôle de Richard dans l’armement des Black Panthers ou bien alors si le bureau est lui-même impliqué.

Hors , si le FBI sait que Richard arme les Black Panthers, ou est impliqué dans cela, cela soulève la question de savoir si le bureau tente de fomenter de la violence qui va discréditer les Panthers et cautionner une répression policière.

Les Black Panthers sont devenus une cible majeure du FBI dans le cadre de l’opération illégale COINTELPRO, comme le Congrès l’a découvert plus tard.

 Néanmoins, rien n’indique dans les dossiers publiés que Richard est sciemment impliqué.

En effet, les documents divulgués fournissent plus d’informations sur l’informateur Richard mais soulèvent plus de questions sur son véritable rôle.

Ainsi, certains de ses amis , tels que Belvin et Miriam Ching Yoon Louie, soutiennent que, bien qu’il a commencé à informer à la demande du FBI, il s’est finalement radicalisé et il a « basculé ».

Toutefois, les archives montrent que Richard Aoki a informé sur le Black Panther Party; l’Alliance politique américano-asiatique; l’Alliance des jeunes socialistes; le Parti socialiste des travailleurs; la Garde rouge, un groupe radical du quartier chinois de San Francisco; le Front de libération du tiers monde et plusieurs autres groupes politiques sur les campus de l’Université de Californie à Berkeley. 

Il a également cité des dizaines de personnes comme étant membres, participant à des réunions politiques, donnant des conférences ou écrivant des articles non signés. En conséquence, beaucoup ont été indexés dans les fichiers du FBI pour une enquête future.

Soulignons que, certaines des informations qu’il a fourni semblent provenir de sources publiques, tels que des journaux, des tracts ou des rassemblements.

D’autres informations semblent anodines. Et si la théorie de ses amis sur sa radicalisation est correcte,Richar a pu fournir au bureau des informations relativement inoffensives avec des informations mélangées plus privées.

Enfin il faut préciser, que l’activité de Richard au sein du Black Panther Party diminue lorsque des membres sont emprisonnés, assassinés, contraints à l’exil ou expulsés de l’organisation révolutionnaire.

En effet, à la fin des années 1970, le Black Panther Party connait son déclin en raison de tentatives réussies du FBI ainsi que d’autres agences gouvernementales pour neutraliser les groupes révolutionnaires aux Etats-Unis.

 

 

 

 

 

Professeur :

 

 

 

 

 

Richard Aoki travaille pendant 25 ans en tant que professeur, conseiller et administrateur au Peralta Community College District.

 

 

 

 

 

 Décès :

 

Il décéde e 15 mars 2009, après avoir souffert de plusieurs problèmes de santé, notamment d’un accident vasculaire cérébral, d’une crise cardiaque et d’une insuffisance rénale. Il a alors 70 ans.