• Ces racisés qui participent à leur propre oppression

     

     

     

    Ce matin, j’ai consulté le compte Twitter du maire de Londres Sadiq Khan, et j’ai été interpellé par sa promotion du « Mois de l’Histoire des Noirs ».

    Pourquoi cela ?  Eh bien parce que, celui qui est le maire de la capitale britannique, mettait en avant une « fête raciale ».

     Et, il faut bien l’avouer, cela m’a vraiment déçu et agacé… 

    En effet, le « Mois de l’Histoire des Noirs », est la seule « fête ouvertement raciale » et officielle pour une « minorité ethnique » légale au Royaume-Uni.

    Les sociétés occidentales  (les "sociétés blanches") sont très pernicieuses pour certaines populations parce qu’elle les enferment dans la « race » au seul prétexte de la couleur de leur peau.

    Ces sociétés, veulent que certains minorités bien précises, et plus que d'autres, forment chez elles des "communautés raciales".

     Mais, qui pourrait par exemple sérieusement imaginer un seul instant, par principe et par "symétrie", l’institution d’un « Mois de l’Histoire des Blancs »  ?

     

     

     

     

    L'essentialisation raciale banalisée

     

     

    Autrement, la plupart des minorités ethniques, nationales, linguistiques ou religieuses au Royaume-Uni se définissent avant tout en tant que « Culture » et ont des fêtes culturelles ou religieuses officielles.

     Sadiq Khan, lui-même, est perçu dans la société anglaise, comme étant d'origine pakistanaise, comme étant de confession musulmane et comme étant Asiatique...

    D'ailleurs, le maire de la capitale londonienne s’est rendu récemment à un festival célébrant les « Cultures asiatiques »… 

    Bref, les seules « populations non-blanches » qui dans la société britannique semblent « totalement enfermées » dans le « Champs de la race » et  dans « l'enfermement pigmentaire » sont les personnes dite « d'ascendance africaine »

    Cet « enferment pigmentaire » racialiste s'appliquant  y compris aux personnes « d'ascendance croisée ».

    C'est à signaler, quand on sait qu'anthropologiquement parlant, les termes raciaux de "race jaune" et de "race rouge" (entre autres), sont tombé en désuétude...

    En l'occurence, on crée une "anthropologie totalement à part", une "Autre anthropologie", une "anthropologie spéciale", pour certaines populations, et c'est un fait saillant des sociétés occidentales (et des « guerres culturelles » qui en découlent).

    Toutefois, je dois avouer qu’il n’y a pas que le maire de Londres qui célèbre ce « mois pigmentaire », en effet il y a aussi la Première ministre Theresa May, la Royal Navy,...

    On notera, que les autorités britanniques honorent le panafricanisme et le noirisme, pour les populations "d'ascendance africaines et antillaises" du Royaume-Uni.

    Quoi qu'il en soit, au Royaume-Uni il existe un racisme systémique propre à cette nation (comme dans l'essentiel des pays occidentaux).

    Ainsi, le systéme de classification ethno-racial légal du Canada avec son concept bien particulier de « métis » qui est notoirement distinct de celui du Royaume-Uni, etc.

    De fait, la plupart (sinon la totalité) des pays occidentaux sont des sociétés fortement racialistes.

     Car dans les pays occidentaux, la couleur de la peau et  l’identité raciale ça compte !

     

     

     

     

     

     Le « Mois de l’Histoire des Noirs », une institution afro-américaine :

     

     

     Sinon, le « Mois de l’Histoire des Noirs » est une institution afro-américaine à la base.

    Une institution qui glorifie le « Monde noir », la « Culture noire », « l’Histoire des Noirs », la « Science Noire », ect. et qui s’est exportée en Grande-Bretagne, au Canada,…

    Une institution qui est selon moi, un des reflets de ce que les WASP aux Etats-Unis ont fait des Afro-américains.

    C’est à dire, une « race » comme le disait Ta-Nehisi Coates dans une de ces interviews. Autrement dit, comme un « groupe racial distinct maintenu à distance » des Blancs.

    C’est à dire, des « racisés enfermés dans le racisme systémique blanc » des Etats-Unis et dans leur "culte de la race" comme symbole de "fierté" et identitaire.

    C’est à dire, des « racisés impuissants face à la suprématie blanche américaine, et ceux même après le "combat historique" de leur grand (et conciliant) leader Martin Luther King.

    Je signale, que les Etats-Unis ont un “instinct racial primitif“ très fort, et que ce pays ne s'est officiellement déségrégué qu'uniquement sous forte pression internationale !

    Les Etats-Unis, ne sont pas un pays assimilationniste au sens ou on l‘entendrait en France, mais par "défaut", une nation ou les "races cohabitent".

    En effet, les Etats-Unis en tant que pays, à l‘origine ont été historiquement "créés par des Blancs" pour une “civilisation, un peuple et une nation blanche“.

    Autrement, je souligne, qu'une "anthropologie distincte", qu'une "anthropologie différente", qu'une "anthropologie totalement à part" a été crée, et est "consolidée", pour les noirs américains aux Etats-Unis !

    Le Blanc américain, se voyant comme le "dépositaire de la civilisation" aux Etats-Unis, le concept de “race“, lui permet de “sanctuariser“ sa soi-disant supériorité génétique  et sa prétention à l‘exceptionnalisme ethnique par rapport au “Noir“ “inférieur“.

    Quoi qu‘il en soit, l’Afro-américain ne semble « fondamentalement » se percevoir qu’au travers de la couleur de sa peau et de ses traits physiques .

    Son  univers mental, ainsi que son psychisme, sont envahis par le concept de « race » et de « noirceur ».

     Pour l’Afro-américain, « être Noir » équivaut semble-t‘il à une identité culturelle/une identité ethnique.

     Néanmoins, il n’y a pas que l’Afro-américiain, car c’est le lot d‘une bonne partie de ce que l’on désigne comme « afro-descendants ».

     Je pense par exemple aux Haïtiens.  L’Haitien aime souvent dire de son pays Haiti qu’elle est la « première République noire du monde ».

    Cependant, il ne « pense pas » à mettre en avant qu’Haiti  est le « deuxième pays des Amériques à être devenu indépendant ».

    Ou bien alors, qu’Haiti est rien de moins que le premier pays en Amérique latine et dans les Caraïbes à être devenu indépendant et pour moi, c‘est assez révélateur.

    Ces glorieux faits, ont d’ailleurs été mis en exergue par des leaders politiques tels que : Fidel Castro , Hugo Chavez,...

    Et puis, il y a aussi, les Afro-brésiliens qui souffrent de la ségrégation au Brésil et qui s’enferment globalement dans une surenchère raciale afrocentrée.

     Autrement, l’identité afro-caraibéene est ethno-raciale par définition, et quoi qu’on en dise, elle n’est pas inclusive et ouverte sur l'autre.

    En conclusion, c’est une déception pour moi de voir que ceux qui sont les victimes du racisme par excellence supportent consciemment ou bien inconsciemment le concept de race au grand détriment de l’identité culturelle.

     

     

     


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