Synopsis :        

 

 

« Si tu me tires dessus, je te tire dessus », annonce le Black Panther Party à la police d’Oakland en 1966. Inscrit dans l’histoire des mouvements d’émancipation noirs américains et partie prenante des luttes de libération des peuples opprimés, il passe de la théorie à l’action. Les Panthères noires incarnent le réveil de l’homme noir face aux violences physiques et sociales qui l’accablent depuis des siècles. Ni intégrationnistes, ni séparatistes, leur objectif est la Révolution. Ils mettent en place des actions concrètes pour combattre la pauvreté et l’aliénation des populations noires des ghettos. Face à cet appel à renverser l’ordre établi, loin du folklore dans lequel on a voulu les enfermer, le gouvernement décide d’anéantir le Black Panther Party. Pour cela, il utilisera tous les moyens nécessaires. Bien que brève, cette expérience révolutionnaire reste un modèle pour les opprimés du monde entier.

 

 

 

 

 

Avis sur Panthères Noires. Histoire du Black Panther Party :

 

 

Au pays de l’ultra-libéralisme et de « l’argent-roi », les Black Panther ont démontrer leurs capacités d’analyse pertinentes de la société américaine.

Charismatiques, ils ont surtout produit des icônes, mais ils n’ont finalement pas pu fondamentalement changer la société dans laquelle ils vivaient...

Le Black Panther Party, fut une organisation, née en réaction à l’impunité dont jouissait la police raciste américaine ainsi qu'au réformisme social défendu par les mouvements noirs américains. Des mouvements, en majeure partie non-violents et plutôt intégrationnistes, initiés par la petite élite bourgeoise intellectuelle et religieuse afro-américaine.

Le Black Panther Party (BPP), lui, était un mouvement politique d’extrême-gauche. Son idéologie mêlait le nationalisme noir américain, l’antiracisme, l’anticapitalisme, l’anti-impérialisme et le maoïsme.

Néanmoins, les Black Panthers n’étaient pas « nationalistes » au sens politique traditionnel du terme.

Quoi qu'il en soit , le Black Panther Party politiquement insolent et provocateur, exposa aux yeux de la société américaine  réactionnaire de l'époque, son marxisme-léninisme teinté de maoïsme.

De même, si le BPP a marqué son époque, c’est sans doute en partie à cause de sa mise en scène militarisée qui était alors dans l’air du temps, à l’instar des guérilléros tiers-mondistes, des luttes anticoloniales et anti-impérialistes.

Cela entre autres, contribua à causé la perte du BPP, dans la mesure, ou il pencha pour une influence extérieure communiste et anti-américaine en pleine guerre froide.

Les Black Panthers plaidaient clairement pour l’auto-défense armée  dans les ghettos  (les « colonies intérieures »). 

Et pour cela, leurs rangs, étaient composés en partie de « racailles » habitués aux délits, aux tribunaux et à la prison. Les Black Panthers se sont d’ailleurs inspirés des écrits de Frantz Fanon qui plaidait pour la libération des peuples colonisés par la violence.

Ainsi,  c'était sur ce type d’organisation nouvelle sur laquelle la communauté noire devait s’appuyer pour combattre  l’oppression aux Etats-Unis...

Sur le fonds, les Black Panthers exigeaient une égalité de traitement « immédiate », à la grande différence des stratégies intégrationnistes progressives  pacifiques et légalistes des mouvements des droits civiques traditionnels des noirs américains.

Dans  d'autres registres, le BPP était connu pour son programme « Free Breakfast for Children », pour l’utilisation outrancière par nombre de ses membres du terme « pigs » (porcs) pour définir les agents de police corrompus, pour avoir apportés des armes à feu à l’assemblée législative californienne,...

Et pour pouvoir appliquer leur doctrine visant à changer radicalement la société américaine, les Black Panthers pragmatiques, s’allièrent avec divers mouvements contestaires ou révolutionnaires aux Etats-Unis.

 Les Black Panthers étaient aussi internationalistes. Ils comptaient sur les diverses luttes révolutionnaires à l’échelle mondiale complémentaires du leur, mais aussi sur des soutiens venus de l’étrangers qui pourraient effectuer des pressions sur le gouvernement américain.

 Cependant, le Black Panther Party fut « très naïf » tant sur le plan théorique et idéologique que sur le plan structurel du fait pricipalement :

 

 

• De "l’action armée" telle qu’elle était confiée à des petits groupes de Black Panthers en milieu urbain
• De lincapacité à déjouer les surveillances, les infiltrations ou les sabotages du FBI et de la CIA (un comble pour une organisation qui prétendait posséder une organisation quasi-militaire)
• De la rhétorique marxiste ainsi que de l’action sociale de l’organisation qui valorisèrent et donnèrent un prestige au BPP auprès des intellectuels européens mais ne correspondaient en rien à la réalité idéologique et sociale américaine

 

 Mais surtout, le Black Panther Party était une organisation très dangereuse pour Washington :

 

• Parce qu’il voulait renverser le gouvernement américain
• Parce qu'il avait un objectif avoué la Révolution internationale
• Parce qu'il voulaient abattre le système capitaliste et oppresseur que les Etats-Unis avaient instauré un peu partout dans le monde entier 

 

 

En effet, le Black Panther Party émerge à un moment de l’histoire des Etats-Unis ou les menaces de révolutions socialistes dans le monde sont prises très au sérieux par la classe dirigeante blanche de Washington.

 Ainsi, le simple fait qu’une partie des mouvements de libération noirs américains songent même à créer une situation insurrectionnelle sur le sol national parait inimaginable pour l’Etat américain.

Ainsi, la grande brutalité, la répression, la politique de la terreur par la police, la paranoïa, la perversité, la puissance, l’étendue et la diversité des moyens et des méthodes utilisés par le gouvernement américain pour implacablement détruire le Black Panther Party aux Etats-Unis d’Amérique fera que très peu de membres actifs du mouvement radical s’en sortiront indemnes, n’échapperont pas à la mort ou ne purgeront pas de très longues peines de prison.

Voici pour mon expo d'ensemble de cet ouvrage exceptionnel et précieux, par le fait qu'il est un recueil de témoignages d'ex-membres du Black Panther Party qui ont été actifs durant l'existence tumultueuse et relativement brève de cette organisation révolutionnaire "entrée dans l'histoire".

Bref,  je recommande ce captivant, mémorable et vibrant ouvrage à tous ceux qui en particulier s'intéressent à l'histoire américaine et aux luttes révolutionnaires.

 

 

 

 

 

Conclusions :

 

 

L’ouvrage est structurée en quatre volets et débute par une description de la société américaine de l’après seconde guerre mondiale : celle d’un pays riche et prospère, fier de lui-même, mais paranoïaque et profondément divisé socialement et racialement.

Le récit se poursuit sur les raisons de la création du Black Panther Party en 1966.

En finalité, le livre s’avère remarquable par la richesse des informations qu’il fournit au lecteur sur la société américaine, l’Etat américain et sa formidable capacité de répression.

 

 

 

 

 

 Biographie de l’auteur :

 

 

Tom Van Bersel, journaliste et historien, a travaillé deux ans sur le Black Panther Party. De Paris à New York, il a rencontré d'anciens Panthères noires qui lui ont raconté leurs souvenirs et leurs engagements.

 

 

 

 

 

 Auteur :  Tom Van Hersel

Titre :  Panthères Noires : Histoire du Black Panther Party

Broché 159 pages

Editeur : Editions L’échapée (21 avril 2006)

Collection :  Dans le feu de l’action